Aviculteur : un métier où l’on met tous ses œufs dans le même panier !
Les formations agricoles ont beaucoup évolué au fil des décennies. On est passé d’une formation « sur le terrain » à différentes formations en écoles professionnelles. Mais quelles sont ces évolutions ?
Agriculture : Un monde ouvert à tous.
Les formations peuvent aller du CAP Agricole au BTS ou BTSA en 2 ans. Mais il en existe d’autres comme le BPA (Baccalauréat Professionnel Agricole) en 3 ans après la troisième, le DIA (Diplôme d’Ingénieur Agronome) qui dure entre 3 à 5 ans après la troisième.
Tout cela peut être complété sur 3 ans pour le bac pro Conduite et gestion de l’entreprise agricole (nécessaire pour bénéficier des aides à l’installation).
Il existe aussi des formations plus courtes comme les Certificat et Formation courtes sur des thèmes précis ou alors des stages ou apprentissages peuvent aussi être possibles.
Par exemple, à l’issue d’un brevet professionnel (BP) avec période d’alternance (stage en milieu professionnel), 45 % des alternants sont en emploi six mois après la fin de la formation. (Sources : ONISEP, dispositif InserJeunes 2023)
Au long de leur carrière, les agriculteurs et agricultrices peuvent aussi bénéficier de formations ponctuelles proposées par la Chambre d’agriculture sur des thèmes aussi variés que : l’installation ou la reprise (aspects administratifs, comptables), le passage en agriculture bio, le choix des énergies, la gestion des engins techniques, comprendre la PAC, les diverses réglementations, se mettre à la vente directe, gérer son stress, travailler en couple, adapter ses bâtiments aux chaleurs, régler sa moissonneuse, etc. (source : https://bfc.chambres-agriculture.fr/gerer-mon-entreprise/me-former/votre-reseau-formation )
Lisa
Jean-Marie Vivier, 33 ans, éleveur de volailles, à Saint-Léger-Sous-La-Bussière explique les différentes formations qu’il a suivies, les différences entre l’exploitation actuelle et celle à l’époque de son père, ainsi que son métier.
Éleveurs sur plusieurs générations
Les formations ont changé entre l’époque de son père et sa génération. Son père n’a pas pu suivre une formation spécifique car ils étaient une famille nombreuse et qu’il fallait choisir qui ferait les études. Son père n’ayant pas été choisi, il a fait des études en plomberie pendant six ou sept ans puis il est devenu chauffeur routier avant de passer un brevet professionnel en un an pour être fermier, ce qui lui à permis de pouvoir obtenir des aides à l’installation (DJA : Dotation jeune agriculteur, qui varie suivant la zone géographique d’installation, et prêt à taux 0%, sans intérêts). Il a ensuite directement monté sa propre exploitation, que Jean-Marie a reprise par la suite.
La famille de Jean-Marie Vivier est arrivée à la Bussière en 2017. En premier lieu, il a fait un BAC STI (science et technique de l’industrie) en génie électro-technique. Puis il a ensuite passé un BTS ACSE (Analyse Conduite et Stratégie de l’Exploitation agricole) puis un certificat de spécialisation volaille en alternance pendant un an.
Au début, il travaillait comme technicien en élevage de volailles. Il a exercé ce métier pendant 10 ans. A 30 ans, il commence à exercer dans l’agriculture sur une exploitation de volailles conventionnelle en reprenant l’exploitation de son père.
Le métier aujourd’hui
Dans son métier, il y a beaucoup de normes à respecter. Il y a des normes réglementaires européennes comme le suivi administratif et l’archivage sur la gestion des lots de volailles que les éleveurs sont tenus d’archiver pendant 5 ans. Mais il y a aussi d’autres normes qui concernent plus les animaux comme le fait de leur laisser au minimum 16 heures de lumière par jours (artificielle ou non) et 8 heures de nuit. Il y a aussi la norme du chargement, c’est-à-dire le nombre d’animaux que l’on a le droit de faire rentrer dans un bâtiment. Cela dépend alors de la taille du bâtiment en question.
Dans son cas, ses bâtiments sont reconnus Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Si jamais il y a un contrôle, beaucoup de points seront vérifiés, comme le nombre d’extincteurs, le stockage des produits pour les animaux comme les vitamines ou les désinfectants qui sont stockés dans un bâtiment à part de tout le reste. Mais il y a aussi des normes sanitaires, c’est-à-dire par exemple la « marche en avant » qui consiste à se changer dans un SAS avant de rentrer dans les bâtiments pour éviter de transmettre certaines bactéries aux volailles qui sont des animaux plus fragiles que des vaches ou des chèvres.
Jean-Marie ayant repris l’exploitation de son père, il y a eu certains changements depuis :
Par exemple son père faisait exclusivement de la pintade et au bout de quatorze ans il est passé au poulet car c’était trop compliqué de gérer les pintades sanitairement. Les normes sont différentes et beaucoup plus strictes. Jean-Marie a restreint la production de pintade au mois de mai, celle de canard, pendant les fêtes, seul le poulet est produit toute l’année.
Les horaires de Jean-Marie peuvent varier. Le plus souvent il commence à 6h30 et termine à 19h30. Mais il peut arriver qu’il y ait des soucis. S’il y en a un, il est prévenu par une alarme. Mais par exemple pour certaines alertes, comme une coupure de courant, les groupes électrogènes se mettent en route automatiquement pour ne pas perturber les volailles qui se trouvent dans les bâtiments.
L’évolution des formations en agriculture repose sur plusieurs facteurs, notamment les avancées technologiques, les changements dans les pratiques agricoles, les préoccupations environnementales et les besoins économiques.
Lisa